Du côté du transgénérationnel :
« Retrouver sa terre spirituelle »
Quelles que soient nos origines, notre culture, nous sommes tous porteurs de ce que nous pouvons nommer spiritualité. C’est pourquoi nous sommes tous relié par l’Esprit.
Démêler dans nos histoires les entrecroisements des empreintes laissées en nous par nos ancêtres, des blessures reçues dans le domaine des religions (ou, tout au contraire, des éblouissements et vocations vécus par certains), cela peut permettre de comprendre à quel carrefour nous nous trouvons, entre désir et refus ou impossibilité de nous abreuver à la source divine en nous.
L’une des avancées les plus intéressantes de ce temps est la distinction maintenant établie entre spiritualité et religions, celles-ci ayant été créées par les hommes et celle-là relevant de notre humanité commune. Elle est donc incarnée et a besoin de s’enraciner pour trouver un équilibre, au même titre que toutes les autres parties de notre personne. Par suite, il est évident qu’elle cherche à s’exprimer, dès lors qu’elle naît de notre terre intérieure. Ce qui mène souvent à une pratique, qui peut prendre des formes très concrètes : ce sont des expériences intimes, qui parfois constituent pour le cœur profond un authentique trésor. Qu’est-ce donc qui empêche en soi ces expériences ?
En contemplant nos arbres généalogiques, nous pourrons peut-être voir apparaître des lignées et valeurs dominantes, ou drastiquement et parfois tragiquement antagonistes ; ou des conjonctions, ou encore des familles, lieux-ressources d’émergence d’une spiritualité authentique, vécue en mouvement, adulte, rayonnante et, surtout, des lieux de transmission. Nous verrons des impasses, et des flaques plus ou moins polluées, des rivières ou des fleuves clairs qui tous aspirent à se jeter dans l’océan de l’amour divin.
Quels barrages, quelles captations, quels détournements, quels assèchements sauvages de ce territoire de la psyché ont-ils été mis en place, nous rendant aujourd’hui sourds au plus sensible de nous-mêmes ? ou, au contraire, y-a-t-il eu chez nous, nos parents, un travail d’entretien, d’étude, d’observation, de nettoyage, de curage, de dragage, de libération pour le passage de l’eau vive ?
Trouver ma terre spirituelle, c’est reconnaître quelles eaux m’ont donné le jour et pouvoir en évaluer la qualité. Choisir d’en prendre soin et de la chérir, pour ce qu’elle m’abreuve, me soigne, me porte et m’amène à bon port : plus profondément, c’est un processus de mort et renaissance à l’état adulte sur le plan spirituel. Ce travail sur les contenus douloureux de nos arbres généalogiques est précieux pour qui ressent, maintenant, le besoin d’ouvrir les vannes et sortir de la stagnation du cœur. Il peut éventuellement être complété par l’approche thérapeutique des mémoires cellulaires.
– J.W., Décembre 2010